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le blog de zermati, mes kilos, mon amnésie traumatique et moi

c'est l'histoire d'une ronde amoureuse de la vie et des autres qui se bat pour etre en accord avec elle-même. Alors qu'elle est suivie par le docteur zermati depuis 4 ans, elle décide de poser sur ce blog ses doutes, ses peurs, ses galères, ses expériences, ses petits et grands bonheurs qui concernent zermati, ses kilos, sa famille, son mec, sa belle mère... Une panoplie d'émotions déclinée sous tous les angles et qui mois après mois raconte tout simplement sa drôle vie.

Une petite victoire qui s'évapore...

Septembre 2008 : Après cinq semaines de vacances ma petite victoire sur la bouf s’est vite évaporée…En descendant du train, j’ai à peine posé le pied sur le quai de la gare de Lyon, que le fait de retrouver mon mari et mon quotidien font que mes mauvaises habitudes reprennent leur place. J’ai recommencé le boulot depuis à peine une semaine maintenant et je dérape déjà complètement, après deux mois de « Zermatisation » géniale et quelques kilos en moins. Je craque et je compulse tous les soirs. Ce ne sont que de petites compulsions, mais je mange sans faim, je me gave de conneries sans raison apparente….

 

Pourtant, je pensais être sur la voie de la guérison, tout me paraissait tellement simple et naturel pendant ces vacances que le contre coup est dur à gérer…Alors je cherche le pourquoi du comment…Oui la rentrée m’a stressée…Oui la reprise à plein temps m’épuise…Oui je ne suis pas épanouie dans ma vie de couple…Mais punaise y a pire dans la vie ! Je ne suis pas non plus vraiment à plaindre…Alors pourquoi je bouffe ? Qu’est ce que je veux étouffer ? Est-ce-que je suis condamnée toute ma vie à être grosse, à supporter mes 40 kg en trop ?

 

Que c’est lourd à porter ces 40kg…Je rentre le soir épuisée avec des douleurs horribles dans les jambes. Je n’ai qu’une seule envie, c’est de m’allonger, mais avec les enfants, je n’ai pas le temps de me poser. Mon mari rentrant tard le soir, il faut que j’assume seule les devoirs, le bain, la bouf, le coucher…jusqu’à l’épuisement. Et une fois que les enfants sont couchés, je dois bosser pour ma classe. Bref ! Le rêve quoi ! Je me répète sans cesse qu’il y a pire comme vie, que nous sommes tous en bonne santé et qu’il faut que j’arrête de me plaindre. Mais il y a des soirs ou j’ai  vraiment envie de me plaindre, j’ai envie de dire que cette vie ne me plaît pas et que je rêve d’horizons lointains…Pourquoi on n’est jamais satisfaite de ce que l’on a ? Je ne me sens tellement malheureuse dans ma vie, je suis sans cesse en manque d’amour, de câlins…Je suis d’une tristesse à mourir, je me sens tellement seule et perdue…Alors qu’au fond de moi, je n’ai qu’une envie, c’est de profiter de la vie, de rire, de sortir, de voir du monde, d’être entourée, d’aimer, de donner, de partager…J’ai toujours l’impression de douter de moi, de faire deux pas en avant et trois en arrière, de me noyer dans ma tristesse et mon chagrin et de ne jamais réussir à me prendre en main et à m’assumer telle que je suis…J’en ai marre d’être malheureuse…J’ai envie que ça change…

 

En plus je n’ai pas de bol, ma psy qui me suit depuis deux ans est partie en congé maternité. Ça me faisait un bien fou d’aller me confier à elle toutes les semaines. Maintenant, j’ai l’impression d’être bancale, comme s’il me manque quelque chose... Avec Zermati, c’est pareil, j’allais le voir une semaine sur deux, mais maintenant que j’ai repris le boulot à plein temps, c’est prise de tête pour avoir un rendez-vous, du coup je n’y vais plus qu’une fois par mois…Va falloir que je m’assume toute seule à présent, je sens que ça ne va pas être de la tarte. Heureusement, j’ai le forum d’entraide qui m’apporte beaucoup. J’en suis devenue complètement accro, les filles qui y participent sont géniales et on essaie tant bien que mal de se soutenir les une les autres comme on peut. Elles m’apportent une force incroyable…

 

 

Mi-septembre, me voici dans la salle d’attente de ce cher docteur Zermati. Je ne l’ai pas revu depuis début juillet et je sais que lui seul à le pouvoir de me remettre sur les rails…

 

_ Alors Ludivine, racontez moi…Comment ce sont passées vos vacances

 

_ C’était le rêve pendant deux mois, j’ai bien cru que j’étais enfin guérie, plus de compulsion, que le plaisir de manger à ma faim… j’ai même su gérer plusieurs situations délicates sans jamais avoir recours à la nourriture…Mais depuis que  je suis revenue, c’est de nouveau la catastrophe…

 

_ Je vois…Vous savez Ludivine, la vie n’est pas faite que de vacances, ça serait trop beau. La vie est faite aussi de haut et de bas et surtout du quotidien. C’est très bien d’avoir réussi à gérer vos émotions pendant ces deux mois, c’est un point très positif. Mais c’est sure que le plus dure, c’est d’apprendre à gérer votre quotidien, votre vie de tous les jours.

 

_ Je sais bien...En fait, quand je travaille, je n’ai pas le temps de penser à la nourriture, mais dès que je rentre chez moi, le soir, je perds le contrôle et j’engloutis tout ce que je peux.

 

_ Je comprends, alors on va essayer de chercher les causes de ces pertes de contrôle…A quoi elles sont dues à votre avis ?

 

_ Eh bien quand je rentre, je laisse retomber toute la pression de la journée et je n’ai qu’une seule envie c’est de me poser, mais je ne peux pas parce que je dois gérer le quotidien de ma famille. J’ai aussi des douleurs physiques à cause de mon surpoids qui me gênent et me fatiguent énormément.

 

_ Il faut dire que vous avez un travail éprouvant tant physiquement que moralement. Vous devez être à l’écoute de jeunes enfants tout au long de la journée et être attentive à tous leurs faits et gestes et je suppose que vous ne devez pas vous asseoir souvent.

 

_ Oui c’est clair.

 

_ Ce qui fait que lorsque vous rentrez chez vous, vous mangez pour anesthésier votre fatigue, vos douleurs physiques et votre anxiété…En fait vous mangez pour vous donnez du courage afin de tenir toute la soirée. Sans compter vos problèmes de couple et ceux liés à votre relation avec votre fils.

 

_ Oui c’est ça

 

_ Alors maintenant que l’on a trouvé les causes, on va les mettre de côté. Pour l’instant, je voudrais que l’on se recentre sur les sensations physiques que vous ressentez au moment des compulsions. Il va falloir que vous identifiez ces sensations à l’aide de l’exercice « le scanner du corps » que l’on a déjà fait ensemble. Vous allez devoir apprendre à les accepter et vous prouvez à vous-même que vous pouvez les supportez sans avoir recours à la nourriture.

 

_ Le scanner du corps, c’est l’exercice ou je dois effectuer une sorte de relaxation pendant laquelle j’analyse toutes les sensations qui traversent mon corps ?

 

_ Exactement, cet exercice, c’est votre ligne de conduite pour le mois à venir, prendre conscience de toutes ces sensations pour les apprivoiser et les dépasser. Ensuite seulement, on travaillera sur vos émotions, mais pour l’instant vous devez axer votre énergie sur ce que vous ressentez à l’intérieur de votre corps.

 

_ Ok, je vais essayer…

 

_ Vous savez, si vous continuez à anesthésier les sensations physiques de vos émotions et que vous n’arrivez pas à les supporter autrement qu’en mangeant, vos compulsions risquent d’augmenter de plus en plus pour en arriver à vous faire manger avant même que l’émotion n’arrive. Et le problème dans ces cas là, c’est que la rééducation devient extrêmement compliquée. C’est pour cette raison qu’il faut absolument stopper ce processus avant de ne plus pouvoir faire marche arrière.

 

_ Je me rends compte que ce processus comme vous dites est déjà bien ancré en moi.

 

_ C’est pour ça, qu’il ne faut pas perdre de temps et se fixer des objectifs précis. Le premier étant d’accepter et de ne plus anesthésier vos sensations physiques que vous procurent vos émotions et le second d’effectuer un travail approfondit sur les situations qui créent ces émotions et qui vous poussent à manger sans faim

 

_ Ça vous va ? Ça vous paraît clair ?

 

_ Très clair !

 

_ On se revoit dans un mois alors ?

 

_ Oui à dans un mois….

 

Quand je sors de chez lui, je me rends compte à quel point cette maladie est ancrée en moi et prend le pouvoir jour après jour. Le discours de zermati m’a vraiment effrayé, surtout la phrase ou il dit qu’à un certain stade, on ne peut plus faire marche arrière. Mais je pense que prendre conscience de la gravité des choses, si je n’agis pas rapidement, fait que ça me booste pour continuer à me battre. Je ne dois pas laisser cette petite victoire que j’ai connue pendant les vacances s’évaporer complètement…Si cette victoire a su s’imposer à moi pendant deux mois, il n’y a pas de raison qu’elle ne revienne pas… En tout cas, je ferai tout pour….

 

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